Dans les rayons des jardineries, les consommateurs peuvent tomber nez à nez sur des désherbants
nouvelle formule. Le glyphosate, considéré comme leur principe actif, est en fait remplacé par du
vinaigre…
Serait-ce le début d’une marche arrière, sous le poids de la polémique grandissante ? Ou peut-être un coup
marketing intelligent pour conquérir le marché des jardiniers dubitatifs quant aux effets du glyphosate sur
la santé ? Le fait est que depuis le 1er Janvier 2019, les consommateurs ont la possibilité d’acheter une
nouvelle formulation de leur désherbant favoris.
En apparence, tout ou presque est similaire : même bidon, mêmes couleurs, même nom… Seul un détail
change. Mais c’est une modification de taille : ces désherbants sont garantis sans glyphosate.
Or, cette molécule est déclarée comme étant le principe actif de l’herbicide. Mais alors, comment fait effet
ce désherbant si on l’expurge de de son principe actif ? La réponse pourrait se trouver sur l’étiquette.
L’efficacité du pesticide tiendrait en réalité… du vinaigre, (acide acétique) un produit bien connu des
jardiniers pour ses aptitudes à dessécher les plantes et éradiquer toute faune sous terraine .
Se pose alors une autre question : pourquoi « réinventer » le désherbant au vinaigre? Pour certain
biochimistes, il s’agit d’un compromis pour aider les jardineries à survivre face aux interrogations
croissantes des consommateurs quant aux dangers du glyphosate, jugé cancérigène probable par le Centre
international de recherche sur le cancer. « Les jardineries s’inquiètent de ce qu’elles peuvent dire à leurs
clients. Elles ont indubitablement perdu des recettes. » Alors proposer un bidon de 3 litres de vinaigre à 30
€, c’est une occasion de se refaire la cerise.
Ce coup marketing pourrait néanmoins cacher un coût sanitaire, une fois encore. On le sait bien, puisque
des études ont montré que les co-formulants qui ne sont pas évalués par les instances sanitaires au prétexte
qu’ils sont jugés inertes par les sociétés agrochimiques, se révèlent par eux-mêmes très toxiques.
Reste donc à connaître la liste des autres composants de ces désherbants sans glyphosate et établir une
analyse de ce pesticide pour affirmer que les consommateurs peuvent l’utiliser sans mettre leur santé et
l’environnement en péril.